L’exposition globale des animaux aux antibiotiques a légèrement diminué par rapport à 2019, ce qui est dans la continuité de la tendance observée depuis le début du suivi. L’exposition à la colistine, un antibiotique utilisé fréquemment en médecine vétérinaire et réservé aux cas sévères en médecine humaine, a diminué de 66% par rapport au niveau de référence de 2014-2015 pour les filières bovine, porcine et avicole. L’objectif de réduction de moitié qui avait été fixé par le plan Ecoantibio 2 est donc atteint.
Les tendances de l’évolution de l’antibiorésistance restent favorables, avec une diminution ou une stabilité de la résistance à la plupart des antibiotiques, notamment ceux d’importance critique pour l’Homme (céphalosporines et fluoroquinolones), pour lesquels la conservation de leur efficacité est essentielle en médecine humaine. Néanmoins, un point de vigilance est à noter chez les chiens, les chats et les chevaux, avec une tendance inverse depuis deux ans vis-à-vis de certains antibiotiques.
Les salmonelles conservent leur sensibilité aux antibiotiques d’importance critique pour la santé humaine. De même, la sensibilité des campylobacters aux macrolides, qui sont des antibiotiques de premier choix dans le traitement des campylobactérioses chez l’Homme, est conservée. La proportion de souches E. coli (qui est une espèce indicatrice de la diffusion de l’antibiorésistance) sensibles à tous les antibiotiques testés est en augmentation dans toutes les populations animales surveillées, à l’exception du porc. Enfin, la prévalence des E. coli résistantes aux céphalosporines est en diminution constante dans toutes les situations et les espèces animales surveillées.
En conclusion, l’Anses recommande de réserver l’usage des antibiotiques aux situations qui le nécessitent, en suivant les recommandations par espèce animale et les obligations réglementaires. La limitation du recours aux antibiotiques passe également par des mesures de prévention, empêchant la transmission des bactéries et assurant la bonne santé des animaux comme la vaccination, l’hygiène, la qualité de l’eau et des aliments etc. Éviter la transmission de bactéries résistantes aux antibiotiques de l’animal à l’Homme peut passer par des gestes très simples, comme se laver les mains après avoir touché un animal.