« La crise de l’ESB a causé une rupture de confiance et la remise en cause des modèles de production, retrace la sociologue. Depuis, les interrogations autour du bien-être animal augmentent. L’élevage en bâtiment cristallise toutes les craintes autour du bien-être animal ».
Pour autant, tous les consommateurs ne portent pas le même regard sur l’élevage et la place de la viande dans l’alimentation. « 51% des consommateurs peuvent être décrits comme progressistes, chiffre Elsa Delanoue. Ils souhaitent que les conditions d’élevage progressent mais, comme ils reconnaissent ne pas y connaitre grand-chose, ne savent pas comment.
24% sont des alternatifs, qui rejettent le modèle actuel. Ils sont favorables au bio, aux circuits courts. 10% des consommateurs ont une approche plus compétitive. Ils sont très convaincus que l’élevage français doit renforcer la place sur les marchés internationaux.
A l’inverse, 2% sont des abolitionnistes qui, éthiquement, veulent voir disparaitre l’élevage. Enfin 3% des français ne se posent aucune question sur leur alimentation ».
Elsa Delanoue souligne une tendance persistance à la baisse de la consommation de viande « Le flexitarisme, qui consiste à manger moins de viande mais de meilleure qualité, devient la norme », note la sociologue. Si les consommateurs sont exigeants sur les modèles de production, ils veulent en même temps des produits pas chers. Le contexte inflationniste accentue cette dissonance entre les idéaux et les actes d’achat. « Les gens ont diminué d’une gamme dans leurs achats », remarque Elsa Delanoue.