Quel statut pour les alternatives aux antibiotiques ?

Le dernier rapport de l’Anses recense les alternatives aux antibiotiques et souligne la nécessité d’engager des travaux pour évaluer leur efficacité et leur inocuité. L’Agence recommande également de porter la question du statut juridique de ces produits au niveau européen.
Le rapport recense ainsi toutes les substances et préparations commerciales qui revendiquent, directement ou indirectement, d’être une solution pour limiter l’usage des antibiotiques chez les animaux dans différentes filières animales. Les préparations commerciales les plus fréquemment citées contiennent majoritairement des plantes, des huiles essentielles, des probiotiques, des acides organiques et/ou gras.
L’évaluation de l’efficacité et de l’innocuité de ces produits a été réalisée sur la base de la bibliographie scientifique disponible. Les données aujourd’hui disponibles conduisent à considérer que les différentes familles de produits semblent être caractérisées par un effet de plus faible ampleur que celle des antibiotiques. Cette situation constitue un défi important pour la recherche expérimentale qui doit adapter ses protocoles à la mise en évidence d’ « effets de faible intensité ». L’Agence souligne l’importance de ces besoins de recherche méthodologique, pour asseoir les démonstrations sur des bases scientifiques solides.
L’Agence appelle par ailleurs l’attention sur l’importance de déterminer, en amont des études et expérimentations, le statut juridique de ces produits, dans la mesure où ce statut permettra de définir les études nécessaires ainsi que les conditions de leur réalisation, préalablement à la mise sur le marché du produit et à son utilisation. L’Anses recommande de porter la question du statut juridique de ces produits au niveau européen, dans le cadre du plan de lutte contre la résistance aux antibiotiques, afin que soient étudiées la pertinence et la faisabilité de créer un statut spécifique pour les produits induisant la réduction de l’usage des antibiotiques sans les considérer comme des médicaments vétérinaires.