Gaëtan Boishardy : spécialisé dans l'élevage de poulettes en volière

Souvenez-vous, lorsque nous avons fait la connaissance de Gaëtan Boishardy en 2012, il venait tout juste d'arrêter sa pro- duction de poules pondeuses en cages aménagées pour se lan- cer dans l'élevage de poulettes en volières. Quatre années plus tard, nous le retrouvons avec une production encore plus spécialisée.
200 000 : c'est le nombre de places pour les 500 000 poulettes que Gaëtan Boishardy sort désormais chaque année 100 % en volière en partenariat avec cinq autres éleveurs, sur trois sites différents à Maroué (22). Et ce depuis cinq ans maintenant. « J'ai souhaité spécialiser mon activité dans l'élevage de poulettes en volières à mesure que les années ont passé. En 2011, mon séjour Outre-Rhin m'a fait prendre conscience de certaines réalités. Il faut bien dire qu'ils ont une longueur d'avance sur nous. Et là-bas, les cages étaient déjà interdites. J'ai alors eu peur d'être en décalage avec le marché si je restais en poules en cages. Cela m'est apparu comme une évidence. »
"Toutes ces années durant, j'ai appris le métier aux côtés de mes partenaires de toujours qui ne m'ont jamais quitté."
En 2015, il a dû faire face à l'incendie d'un de ses bâtiments en 2015, celui qui était équipé d'une poussinière au sol. Une épreuve dont il s'est servie pour rebondir et revoir sa stra- tégie. En étroite collaboration avec son cons-tructeur de matériel, il a fait le choix d'un modèle de volière innovant, dit « mixte sur plateaux ». « A la charpente sont accrochées six lignes de pipettes et six lignes d'alimen- tation lesquelles retiennent les caillebotis d'1,15m de large sur toute la longueur du bâtiment, soit 120 mètres », explique-t-il, en précisant qu'en fin de lot cela représente plus de 100 tonnes de matériels et de poulettes qui sont ainsi suspendus. Et il n'y a aucune clôture. « A l'arrivée des poussins, les plateaux sont posés sur la paille. Ils sont relevés au fur et à mesure des semaines et de la capacité des poulettes à voler. À 15 semaines, les volailles savent voler jusqu'à 1,15 m pour boire et peuvent redescendre pour manger ». Un système d'autant plus innovant que, dans un bâtiment où il logeait 32 000 poulettes avant, il peut désormais en accueillir 50 000 du fait de l'augmentation de la surface au sol. Aujourd'hui, il en est à son second lot, et admet que son expérience dans le métier l'aide à réussir ce nouveau challenge.
Comme il dit : « Le métier d'éleveur de poulettes correspond pleinement à ma conception du métier d'aviculteur. Je me sens utile, conscient que la qualité de mon travail va avoir des répercutions sur la suite de la production et de la carrière de la poule. Les échos que je reçois ensuite des éleveurs me permettent non seulement d'ajuster mes techniques de management, mais ils m'encouragent aussi à aller de l'avant. C'est en quelque sorte un travail d'équipe qui s'installe, c'est stimulant. »Plus confiant en l'avenir que jamais avec un carnet de commandes plein pour l'année 2017, Gaëtan se sent un peu « à l'abri » du risque d'Influenza Aviaire du fait de l'enfermement de ses poulettes.
« Je me sens plus concerné par le risque d'apparition de salmonelles. Ce problème sanitaire est d'autant plus préoccupant qu'il peut avoir de lourdes conséquences économiques, dont l'incapacité de fournir mes clients. »
C'est pourquoi l'éleveur suit scrupuleusement les consignes de sa coopérative et multiplie les sas sanitaires, les opérations de nettoyage mais aussi de dératisation.Enfin, à la question « avez-vous d'autres projets en tête ? », Gaëtan le dit sans hésita- tion : il n'agrandira plus son exploitation. Il confirme : « 200 000 places, c'est bien suffisant pour vivre de sa production ! » La prochaine étape sera le remplacement de sa maman avec qui il travaille depuis toujours, mais qui prendra sa retraite méritée l'an prochain.