« On peut se réjouir que les efforts faits en matière de réduction et de bonnes pratiques de l'usage des antibiotiques en médecine vétérinaire s'accompagnent en parallèle d'une baisse des taux de prévalence des bactéries antibiorésistantes », souligne Jean-Yves Madec, directeur scientifique en antibiorésistance à l'Anses de Lyon.
De manière générale, on observe d’après les données 2019 du Resapath, une baisse ou une stabilisation du taux de bactéries résistantes aux antibiotiques dits « critiques ». Plus spécifiquement pour la bactérie Escherichia coli (la plus fréquemment isolée) :
- Le taux de bactéries résistantes aux céphalosporines est compris entre 1% chez les porcs et les volailles et 4% pour les chats. La proportion de bactéries résistantes aux fluoroquinolones est comprise entre 3 % pour les porcs, dindes et chevaux et 8 % pour les bovins.
- La résistance à la colistine est maîtrisée depuis ces 15 dernières années et concerne de moins en moins de souches de bactéries.
« Il faut se poser la question de la cible que l'on se fixe et dont on se satisfait. Les antibiorésistances existent à l'état naturel et les taux d'antibiorésistance actuellement observés dans les espèces porcs, bovins, volailles vis-à-vis des céphalosporines correspondent à une circulation à bas bruit de souches résistantes, et sont cohérents avec une utilisation raisonnée de ces molécules », déclare-t-il.