En termes de mode d’élevage, « nous fonctionnons en Europe avec des réglementations identiques par conséquent il faut que nous ayons également le même règlement en matière d’ovosexage afin d’éviter toute distorsion de concurrence », souligne Philippe Juven (CNPO). « Il est important de maintenir notre souveraineté en tant que premier producteur d’œufs européen, ainsi que la compétitivité de notre filière »,complète-t-il. En octobre 2019, les ministres franco-allemands ont annoncé qu’il fallait mettre fin à l’élimination des poussins mâles à la fin de l’année 2021. L’échéance approche et récemment (janvier 2021), les Allemands ont voté un projet de loi pour l’arrêt de l’élimination des poussins mâles à partir de janvier 2022 et l’ont accompagné d’une obligation de soutien technique avec un ovosexage réalisable avant le 6e jour d’incubation. Concernant la France, « notre ministre est très clair, il souhaite une feuille de route française pour la fin d’année 2021 », précise Maxime Quentin (Itavi). « Cette feuille de route est en construction. En outre il est important d’avoir une stabilité de la méthode d’ovosexage car les entreprises veulent faire des investissements tout en sachant où elles vont et sans avoir à réinvestir dans un ou deux ans », alerte Philippe Juven.
Chez nos voisins européens, la Suisse a déjà interdit au premier janvier 2020 le broyage des poussins mâles mais pas leur élimination qui perdure avec l’utilisation de la technique du CO2 qui est tolérée, « sachant qu’en Suisse les poussins mâles sont en bonne partie valorisés sous la forme d’élevage de souche dual (double fin) ou dans l’alimentation animale (notamment pour les zoos) », poursuit Maxime Quentin. Les Pays-Bas, l’Espagne ou encore l’Italie ont l’objectif d’arrêter l’élimination des poussins mâle fin 2021. Même si l’ovosexage est une réponse intéressante à la problématique de l’élimination du poussin mâle, elle n’est pas encore idéale, « nous rêverions tous d’avoir une technique qui permettrait de révéler le sexe de l’œuf avant l’incubation », confie Maxime Quentin.