Cinq sessions se sont succédées, abordant en premier lieu les thèmes de la dynamique des hormones et nutriments dans les oeufs, les embryons et les oiseaux, dont dépendent le développement harmonieux ultérieur des volailles. Après une synthèse du Dr. Tom Porter (Maryland University, US) sur la régulation des changements métaboliques qui s’établissent pendant l’embryogenèse, ont été abordés l’analyse des ressources métaboliques de l’oeuf en lien avec les réserves énergétiques ultérieures des poulets, les effets d’acides aminés sur la maturation intestinale de l’embryon et du poussin, les régulations hormonales chez les poules et dans l’oeuf, et l’utilisation énergétique des nutriments par l’embryon.
Puis l’élevage des reproducteurs a été mis en exergue en prenant en compte les impacts de leur nutrition (antioxydants, créatine in ovo, vitamine D) et des hormones sur les performances et la santé de leurs descendants.
Dans une troisième session, les conditions thermiques de stockage, de pré-incubation et d’incubation des oeufs visant maximiser la survie embryonnaire et le nombre de poussins éclos en bonne santé ont été discutés, avant une synthèse du Dr. Nick French (Aviagen, UK) mettant en lumière les évolutions récentes et futures des conditions d’incubation des oeufs embryonnés.
Une quatrième session a porté sur la qualité des oeufs, le développement embryonnaire et la qualité du poussin. Dr. Sophie Réhault-Godbert (INRA Val de Loire, UMR BOA) a passé en revue les différentes composantes de l’immunité innée de l’oeuf, les facteurs déterminant la qualité de la coquille d’oeuf d’autruche et les étapes du développement du sac vitellin pendant l’incubation. Elle a ensuite présenté un modèle mathématique de développement de l’embryon, ainsi que les effets des pertes en eau pendant l’incubation et l’heure d’éclosion sur la viabilité et les performances ultérieures du poussin.
Enfin, la dernière session a porté sur l’épigénétique et les effets à long terme de l’environnement périnatal chez les oiseaux. Le Dr. Carlos Guerrero-Bosagna (Linköping University, Suède) a introduit de manière imagée l’épigénétique, comparable aux couleurs (modifications chimiques) de chaussettes (les cellules ou individus) d’une même paire de même tissu (leur matériel génétique), qui deviennent progressivement différentes suite à des passages en machine dissociés (environnements différents). Les effets précoces au niveau moléculaire, biochimique et physiologique de la température prénatale ou postnatale du poulet, mais aussi de l’environnement acoustique du diamant mandarin ont été présentés.
Scientifiques et professionnels ont particulièrement interagi sur les moyens appliqués d’améliorer la santé et le bien-être du poussin en modulant les apports en eau, ions ou énergie pendant la phase potentiellement stressante de transport vers les bâtiments d’élevage après l’éclosion. Les différents intervenants ont présenté des techniques de pointe en termes d’analyses moléculaires, métabolomiques (sur le sang, les plumes ou les fèces) et d’imagerie qui permettront à terme de proposer des biomarqueurs de qualité ou de bien-être faciles d’utilisation pour les professionnels, notamment les sélectionneurs et accouveurs et les scientifiques. Et ceci au service d’une problématique de terrain : garantir la qualité de l’oeuf, de l’incubation et du poussin pour la multiperfomance associant croissance harmonieuse et réduction des rejets dans l’environnement, santé et bien-être animal.
