La vaccination in ovo, un outil précieux, mais qui nécessite un suivi rigoureux

8 mars 2021 - Filières Avicoles

Limiter le stress chez l’animal et le besoin en main d’œuvre… la vaccination in ovo présente de nombreux avantages, à condition d’être encadrée de manière rigoureuse. Les précisions d’Emilie Merigoux, vétérinaire au sein du groupe Cristal.

Quels sont les avantages d’une vaccination in ovo ?

La vaccination in ovo présente plusieurs avantages. Les vaccins habituellement administrés en sous-cutanée sur les poussins, comme le vaccin contre la maladie de Marek, sont gourmands en main d’œuvre et peuvent aussi générer un stress chez les animaux qui ont déjà subi tout le processus de l’éclosion. Cette méthode présente aussi des risques de mauvaises injections, si la machine est mal réglée ou si le manipulateur n’est pas suffisamment bien formé.

À l’inverse, la vaccination in ovo, qui se fait au moment du transfert permet d’automatiser le processus, de limiter le stress et d’avoir une prise vaccinale précoce.

Quels sont les risques liés à la vaccination in ovo ?

La vaccination in ovo peut présenter un risque de contamination de l’embryon dans l’oeuf, si le process n’est pas suffisamment maîtrisé, que ce soit dans la préparation du vaccin, le nettoyage et désinfection de la machine ou si les œufs sont trop sales par exemple.. Le site d’injection et l’âge de l’embryon au moment de la vaccination doivent également être optimums pour une bonne prise vaccinale.

Quels conseils donneriez-vous pour réduire les risques ?

La vaccination in ovo est un outil innovant, mais qui demande des conditions d’application très rigoureuses. Il y a un protocole d’accompagnement complet, qui va de la préparation des vaccins à leur application dans les œufs, en passant par la maintenance de la machine à injecter in ovo. Les personnes amenées à utiliser la machine et préparer les vaccins doivent avoir été correctement formées.

Ce type de vaccination nécessite un plan de suivi rigoureux, mis en place en concertation avec l’équipe du couvoir, les fournisseurs et le vétérinaire. Par exemple, l’équipementier intervient fréquemment au couvoir pour assurer la maintenance mécanique, et les vétérinaires ont un rôle de validation des bonnes pratiques d’administration des vaccins. S’il y a une poche de vaccin contaminée, ce sont des dizaines de milliers d’œufs qui peuvent être impactés.

L’ensemble des étapes doivent être validées au niveau sanitaire comme par exemple la concentration du désinfectant utilisé pour la désinfection des coquilles et des aiguilles.

D’autres contrôles peuvent être réalisés comme la détermination de l’âge des embryons au moment de la vaccination ou le lieu d’injection précis du vaccin dans l’œuf. En effet, une injection au mauvais endroit peut blesser l’embryon ou limiter la mise en place de la réponse immunitaire. La réalisation d’autopsies d’œufs non éclos apporte également des informations intéressantes sur le bon déroulement de l’incubation et de l’éclosion. Le vétérinaire peut également mettre en place des contrôles bactériologiques et mycologiques dans l’environnement pour identifier les risques de contaminations. L’idée est d’avoir un suivi continu et régulier pour sécuriser un maximum la vaccination in ovo.

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