Comment est née cette formation ?

C’est une formation que nous avons créée en 2018 avec Olivier Salandre et Armel Bonnete, vétérinaires pour Chêne Vert, afin de répondre aux exigences de la charte SNA. Elle était adressée aux personnels des couvoirs au contact des poussins et aux techniciens au contact des volailles en élevage de reproducteurs. Il y avait également une formation supplémentaire pour former les référents bien-être, puisque c’est une obligation depuis 2018 dans la charte SNA.

L’accès à la formation pouvait être plus compliqué pour les personnes intervenant en élevage de reproducteurs, et c’est pour cette raison, accélérée aussi par l’arrivée de la Covid, que nous avons décidé de proposer une formation en e-learning.

Par ailleurs, depuis 2018, les audits SNA de niveau 1 et 2 se font au couvoir et depuis 2020, le niveau 3 inclut des audits pour les élevages de reproducteurs. Le besoin de formation pour les éleveurs sur le bien-être animal est d’autant plus grand.

Quels sont les points essentiels de la formation à destination des éleveurs ?

Les points de vigilance que nous transmettons sont en lien avec la théorie des cinq libertés, qui est la définition du bien-être pour tout animal :

- les critères nutritionnels (accès à l’eau et l’alimentation)

- la liberté comportementale (pouvoir exprimer des comportements normaux en lien avec leur espèce)

- la liberté psychologique

- la liberté environnementale (aménagement de l’élevage, ambiance)

- la liberté sanitaire (limiter l’entrée de pathogène, gérer le risque maladie, les plans de contrôle, plans de vaccination, la biosécurité).

Si un éleveur souhaite obtenir de bonnes performances, il est obligé de se préoccuper du bien-être animal, car tous les aspects de la gestion d’élevage peuvent avoir un impact sur les animaux, que ce soit d’un point de vue psychologique, comportemental, sanitaire, etc.. Parfois, les éleveurs font déjà du bien-être sans s’en rendre compte.

Sur quels points les éleveurs vous semblent-ils particulièrement en demande d’information ?

On insiste entre autres sur les moyens de reconnaître un animal en souffrance ou en état de stress. Il s’agit par exemple de connaître la température normale d’un poussin, savoir que la première semaine, il ne sait pas réguler sa température, donc elle sera dépendante de l’ambiance du bâtiment. On leur apprend aussi à remarquer les comportements de stress, les tout premiers signes d’inconfort comme le léchage entre animaux, qui précède le stade du picage. Le comportement par rapport à l’eau et l’alimentation permet également de détecter un stress. On leur propose des outils pour savoir quelle décision prendre face à un animal prostré, fiévreux ou en souffrance.

La décision de la mise à mort revient souvent dans les échanges. En pratique, quand le technicien et le vétérinaire font le tour du bâtiment, ils font de la mise à mort, mais parfois, des choses auraient pu être faites avant. On les accompagne donc sur le diagnostic : savoir si les plaies et lésions d’une poule peuvent être soignées ou bien s’il faut la mettre à mort, avec quel matériel, comment. Il existe un arbre décisionnel dans la charte SNA pour accompagner les éleveurs sur ces questions.

En fin de formation, nous délivrons aussi un guide bien-être de quelques pages qui rappelle les éléments principaux et permet à l’éleveur de les transmettre en cas d’embauche par exemple.